Le buccin ondé, carnivore déjà dans l’œuf ?
Ce gros mollusque n’est pas facile à voir vivant sur le bord de mer. La plupart du temps, c’est sa coquille vide qui est trouvée dans la laisse de mer ou occupée par des Bernard-l’hermite sur l’estran. Il fréquente les fonds sablo-limoneux, parfois très profondément. À partir du mois de janvier, nous pouvons apercevoir des femelles qui viennent pondre sur l’estran rocheux au niveau de la zone de balancement des marées. Elles viennent déposer des amas d’œufs. Chaque capsule contient plusieurs centaines d’œufs mais ne donnera naissance qu’à une dizaine de juvéniles. Les premiers nés mangeront les embryons avortés à l’intérieur de chaque capsule. Et les œufs situés en périphérie des amas, subiront également l’assaut de crabes, poissons et autres coquillages carnivores. Notre gastéropode est lui aussi carnivore, parfois charognard. Il apprécie tout particulièrement les bivalves qui s’enfouissent le sable, comme la coque. Il ne perce pas la coquille de l’animal mais l’oblige à s’entrouvrir en la serrant avec son pied musculeux puis introduit à l’intérieur du bivalve une trompe de son appareil digestive pour le manger. Nous pêchons traditionnellement ce coquillage en Normandie et en Bretagne à l’aide de casier. Ils finissent cuits sur nos plateaux de fruits de mer, sous le nom de Bulot. Aux beaux jours sur nos rivages, les masses d’œufs vides se décrochent de leur support pour venir s’échouer en grand nombre sur les plages.
James GUILLON
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