La construction d’un nouveau ponton à Pornic et, en 2014, la rénovation complète de l’estacade du Bois de la Chaise à Noirmoutier avaient pourtant ouvert de grands espoirs pour le retour de ce type de traversée pendant les mois d’été. Noël Faucher, maire de Noirmoutier-en-l’île, préfère, cette année encore, se montrer philosophe. « Il est difficile de trouver un bateau adapté pour une liaison ponctuelle. L’entreprise pressentie n’y est pas parvenu. ». Mais l’élu évoque un autre projet dont il espère la concrétisation pour l’été 2017. Un bateau serait construit spécifiquement pour assurer cette liaison. « Une entreprise se créerait dans la foulée pour assurer l’exploitation de ce navire. »

« Tout est prêt pour cette ligne, les travaux ayant été menés au port de Pornic, rappelle Jean-Michel Brard. Mais c'est compliqué de trouver un bateau adapté sur le marché. L'autre solution serait d'en construire un, mais ça coûterait plus cher et, surtout, les délais seraient plus longs. » Rappelons que cette liaison permettrait un gain de temps par rapport à la voiture : il faut environ trente minutes en bateau pour relier Pornic à Noirmoutier, contre une heure par la route.

Il s’agit de répondre au cahier des charges imposé par les affaires maritimes. Mais les délais sont visiblement trop courts pour honorer ces obligations administratives.
“Une ligne complexe”

La société Finist’mer a été la première à se montrer intéressée par cette liaison maritime. Son directeur, Eric Loyer, justifie l’impossibilité de la mettre en place dès cet été. “Nous avions trouvé un bateau de 85 places que nous utilisons en bateau de secours pour les traversées entre Trentemoult et Nantes, explique-t-il. C’est un bateau de 4e catégorie et il ne peut naviguer qu’à 5.000 miles des côtes et Noirmoutier se trouve en dehors de cette zone.”

Les affaires maritimes demandent dont à l’armateur nantais de réaliser des travaux “bien trop importants” pour adapter le navire. Avec cette nouvelle ligne Pornic-Noirmoutier, l’armateur navigue à vue. “Nous sommes sur une ligne complexe où il faudra jouer avec les marées. Nous ne pourrons faire que deux traversées le matin et deux le soir cela limite la fréquentation. On ne sait pas quelle sera sa rentabilité.”

Finist’mer préfère donc rechercher un nouveau bateau “d’occasion de 100-150 places plutôt que de réaliser ces travaux. Mais la période de vente se situe entre septembre et février”.

Trop tard donc pour lancer la ligne dès cet été. “Nous verrons si une opportunité se présente. On en saura plus en début d’année prochaine”, précise Eric Loyer qui reste cependant confiant pour une mise en route à l’été 2016.
Une volonté partagée

À Pornic comme à Noirmoutier en l’île, les deux maires avaient pourtant envisagé une reprise de la liaison dès cet été. Sur l’île vendéenne, l’estacade du Bois de la Chaise a été entièrement rénovée en 2014. Dans le port de la Noëveillard à Pornic, la construction du nouveau ponton, qui servira à la fois aux pêcheurs et aux bateaux de loisirs, est en phase d’achèvement. “Les travaux ont pris un peu de retard. Ils seront finis à la fin du mois”, précise le maire de Pornic.

Noël Faucher relativise la situation : “Ce n’est que partie remise pour l’année prochaine. C’est une volonté partagée de voir cette liaison maritime. Le côté positif est que cela montre que c’est faisable et que des armateurs sont intéressés.”

Mélissa Dupin et Franck Hermel

En cause, le Trentemoult II : ce bateau d'environ 80 places, devait être affilié à la ligne entre la station balnéaire du pays de Retz et l'île vendéenne. Seulement les Affaires maritimes obligent l'armateur à effectuer des travaux importants sur l'embarcation et ne lui ont donc pas donné l'agrément pour naviguer.
« Cette mise aux normes est trop onéreuse pour l'armateur », croit savoir le maire de Pornic Jean-Michel Brard. Sollicitée par téléphone, la société n'a pas donné suite à nos appels.
« Finist'mer est à la recherche d'un bateau d'occasion. D'autres sociétés privées sont également venues se positionner, mais recherchent elles aussi un bateau », poursuit le maire.
À 15 jours du début de la saison estivale, « il n'est pas sûr que la situation se décante. Le marché du bateau d'occasion se situe entre septembre et janvier. Et pour que la ligne reprenne, il faut faire vite pour qu'elle puisse être exploitée le plus longtemps possible cet été et être ainsi rentable pour l'armateur. »
Fin juin, le nouveau ponton du port de plaisance de la Noëveillard sera livré. Prêt à accueillir touristes et locaux souhaitant prendre le large. Reste à savoir quand ils pourront embarquer.

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Remplacer la voiture

Aujourd’hui, des deux côtés de la baie de Bourgneuf on aimerait pourtant la voir revivre. “Il y a une vraie attente des touristes mais aussi des opérateurs touristiques qui souhaiteraient proposer ce type de prestation à ses groupes de voyageurs”, confie le maire de Pornic Jean-Michel Brard, pour qui la traversée se ferait entre 30 et 40 minutes environ “contre une heure par la route”, voire plus en période estivale. Le maire:

C’est une bonne alternative au trajet routier de plus de 50 km. Cette liaison serait un moyen de transport de substitution à la voiture pour des déplacements réguliers, mais aussi pour proposer des promenades en mer”.

60 à 80 passagers

Du côté de Noirmoutier, l’estacade du Bois de la Chaize a été refaite à neuf et inaugurée l’été dernier. Les aménagements de Pornic devraient être prêts pour la fin du mois de mai. Dorénavant, la mise en service d’une liaison maritime réunissant les deux pôles touristiques de la Baie de Bourgneuf peut être envisagée.

Les travaux lancés et financés, il ne restait plus qu’à trouver un armateur. Le maire de Pornic annonçait le 24 octobre dernier, lors du débat d’orientations budgétaires, avoir pris contact avec plusieurs compagnies. C’est finalement Finist’mer, armateur bien connu dans le grand Ouest puisqu’il propose déjà des traversées vers les îles d’Ouessant et de Molène en Bretagne mais aussi des croisières sur la Loire au départ de Saint-Nazaire et Nantes, qui assurera le transport des Pornicais qui souhaitent rejoindre Noirmoutier via la mer. Les premières traversées pourraient s’effectuer dès cet été. Seule ombre au tableau : “Finist’mer n’a pas de navire en stock et doit en trouver un. Il cherche un bateau de 18 m qui pourrait accueillir 60 à 80 passagers. C’est la seule chose qui pourrait retarder la mise en route de la liaison”, confie le maire de Pornic, qui reste néanmoins confiant de voir les premiers passagers embarquer à bord de la navette dès le mois juillet.

“Du côté de Noirmoutier, l’estacade du Bois de la Chaize a été refaite à neuf”, précise le maire, qui souligne qu’il y a plusieurs intervenants dans ce projet, les conseils généraux, de Loire-Atlantique et Vendée, le Yachting club international de Pornic (YCIP) qui gère le port de la Noëveillard… et le futur exploitant de la ligne Noirmoutier – Pornic.

Nous avons pris contact avec la compagnie qui s’occupe de l’Île d’Yeu et d’autres aussi du Finistère, mais tout ça reste encore à déterminer”, insiste Jean-Michel Brard, qui verrait bien un bateau d’une capacité de 60 à 70 personnes…

Si pour le moment, rien n’est concret, “il faut pourtant bien inscrire cet investissement de 200.000€ dans nos projets d’investissements 2015 pour que le projet puisse démarrer.”

Remplacer la voiture

Dorénavant, la mise en service d'une liaison maritime réunissant les deux pôles touristiques de la Baie de Bourgneuf peut être envisagée. « Une alternative au trajet routier de plus de 50 km. Cette liaison serait un moyen de transport de substitution à la voiture pour des déplacements réguliers, mais aussi pour proposer des promenades en mer avec un accès direct au centre-ville ou à la plage sans souci de stationnement », expliquait Noël Faucher, maire de Noirmoutier, lors de l'inauguration.

Un projet largement suivi et soutenu par Pornic et la Région. Pour preuve, la présence aux cérémonies du maire de Pornic, Jean-Michel Brard, et Claudine Goichon, du conseil régional.

Le coût des travaux engagés s'élève à 1 464 675 € TTC, subventionnés à hauteur de 57 % de la façon suivante : Région 513 690 €, Département 135 000 €, réserve parlementaire 50 000 € et un fonds de dotation dont le montant n'est pas encore connu. L'autofinancement de la commune s'élève à 765 985 €.

Pour en savoir plus sur l'histoire de cette estacade, lire l'article de François Bon, dans la Lettre aux Amis de septembre 2013 (numéro 171).

Remplacer la voiture

« Je ne sais pas ce qui s'est passé. C'est un gros boulet que je reçois sur la tête. J'attends de connaître le pourquoi du comment et, en fonction des expertises et du coût de réparation, on verra », confie Loïc Couteleau. Pour la mairie, le plus important est de « pomper ce qu'il reste dans le bateau d'eau et de gasoil pour éviter tout risque de pollution ».

La Pimpante n'avait pas effectué de sorties en mer depuis l'été dernier. Mais « avait l'intention de les reprendre sous réserve que les affaires maritimes lui en donnent le droit », précise Jacques Gheerbrant. La ville de Pornic ne souhaite pas priver la clientèle touristique de balades et de promenades en mer. « Cela doit faire partie des offres touristiques », exprime l'élu qui espère pour cet été qu'une solution sera trouvée. En ne cachant pas son désir d'avoir « un nouveau bateau promenade plus moderne, plus confortable, plus sécurisant ».