(source photo : Le Courrier du Pays de Retz) Voici ce à quoi pourrait ressembler le port de Préfailles si le projet d'éco-port voit le jour (photo: Baloon-photo.com | Auteur / Source : Le Courrier du Pays de Retz
Résumé : Les élus ont en vue une solution innovante :un éco-port… en terre. Un projet présenté à la population samedi 8 juin lors de la 9e Journée du littoral durable. Interview du maire :
• Jean-Luc Le Brigand, pouvez-vous nous rappeler l’historique du projet du nouveau port ?
Depuis 2001, nous avons pour projet de réaliser un port de plaisance à la Pointe Saint-Gildas. Jusqu’en 2003, c’est le Conseil général qui avait la compétence “port”. En 2005, changement. La commune récupère la compétence.
Mais le projet d’aménagement d’un port a été mis en suspens à cause de problèmes environnementaux problématiques environnementales, notamment le traitement des boues et le dragage, ainsi que la pollution visuelle. Si on doit monter une digue de 3-4 mètres, on bouche la vue des riverains. Après avoir discuté avec le Comité local des usagers du port de la Pointe Saint-Gildas (Clupp) et le Conseil portuaire, nous avons confié à un cabinet d’étude le soin de développer un nouveau projet. Ce qui nous a menés à un projet structurant et novateur : un éco-port en terre. La table ronde du samedi 8 juin, à l’Espace culturel, dans le cadre de la Journée du littoral durable, sera l’occasion de présenter le projet à la population.
• Quel cahier des charges doit respecter ce port en terre ?
Il s’agit de développer un projet qui combine le développement de la Pointe St-Gildas, tout en respectant l’environnement et en créant du lien social autour d’un équipement structurant. Nous sommes une petite commune, dont l’activité est surtout liée au tourisme, l’artisanat et la mer. Notre but est de répondre aux besoins d’emplois en respectant l’environnement de cette pointe. Surtout qu’avant la fin de l’année, une partie de la pointe devrait être labellisée Réserve naturelle régionale.
•Comment se présente cet équipement innovant : le port en terre ?
C’est un projet qui n’existe pas en France. Il s’agit d’un équipement nautique, en forme de cercle de 90m de diamètre creusé à l’entrée de la péninsule. Ce bassin à flot sera relié à la mer par un canal d’environ 100m de longueur. Une première porte fermera le port pour y maintenir 6m de profondeur. Quand la mer est suffisamment haute, la porte bascule automatiquement. Au bout du canal, une deuxième porte de 3m de haut. Une zone technique, avec un système de mise à l’eau (engin de levage…), sera aménagée, ce qui permet de mettre les bateaux dans le bassin.
• Combien de places propose-t-il?
Il y aura aussi un port à sec en retrait, à une centaine de mètres, dans un endroit arboré, qui offrira environ 400 places. Dans le bassin, on peut compter une centaine de places et, dans le chenal, une trentaine. Mais comme il s’agit d’un port dynamique, c’est difficilement quantifiable. Des places seront aussi prévues pour les escales.
• Alors, fini les problèmes environnementaux ?
Il s’agit d’un éco-port qui répond parfaitement au cahier des charges. Une délibération proposant la révision du Plan local d’urbanisme (Plu) a été votée lors du dernier conseil municipal et le projet y est conforme. Pour ce qui est de la loi littoral, elle autorise les constructions qui ont un lien avec la mer. Grâce à la technologie, on résout le problème des boues, de l’envasement. La piscine d’eau de mer, située à gauche du chenal et du bassin à flot, agit comme une chasse. La boue ne se dépose plus. Ce système fonctionne, il est même breveté. De plus, le port sera creusé pour être plus bas que le niveau de la mer pour que l’eau puisse l’atteindre. Le toit de l’équipement est à hauteur de terre, il n’y a donc pas de pollution visuelle : les maisons situées derrière continuent à voir la mer.
•Vous parlez d’un port comme lieu de vie. C’est-à-dire ?
Le nouveau port se veut ouvert à tous. Le but c’est que cet espace soit accessible à tous, que ce soit le retraité, le touriste, le terrien, le marin. Pour la pêche, la plaisance ou la balade… La promenade sera dans la continuité vers la Réserve naturelle régionale. De plus, cet équipement est pensé pour accueillir des animations et des événements culturels. La piscine d’eau de mer sera ouverte à tous, elle pourra servir de bassin d’apprentissage. Environ 2.000m2 pourront accueillir des commerces (restaurant, accastillage mais aussi le club nautique, la capitainerie …).
• C’est donc un site qui attirera du monde. Qu’en est-il des parkings ?
Il y aura plus de places de stationnement puisqu’en amont du port, un parking sera créé. À côté du port, un parking est prévu pour la mise à l’eau. Le parking enherbé, à l’arrière, existe déjà et il est conservé.
• Combien d’emplois pensez-vous que ce projet pourra apporter ?
Entre les commerces, le port à sec, la zone technique, le port… nous pensons à une cinquantaine d’emplois directs et indirects.
• Le coût ?
Cet équipement en terre est beaucoup moins cher que tous les autres équipements en mer auxquels nous avions pensé avant. La faisabilité est plus simple : il est plus facile de creuser en terre qu’en mer. Il faudrait compter environ 10 à 15 millions d’euros contre 35 à 40 millions pour un port en mer. Pour le port en terre, le retour sur investissement est assuré et acceptable dans le temps. C’est le type d’équipement qui permet d’avoir le choix entre trois financements possibles : sur les fonds propres de la commune et les subventions, un partenariat public/privé ou une délégation de service public (DSP). Les deux derniers types de financement semblent plus appropriés à un projet de cette ampleur.
• Quel calendrier ?
2013 est l’année de la concertation. Aujourd’hui, il s’agit de présenter le projet et de bien diffuser les informations de façon à ce que les Préfaillais soient au courant. Nous aurons les retours des usagers du port mais aussi des propriétaires riverains de l’association du Village de la Pointe qui tiennent leurs assemblées générales en août. S’il y a matière à discussion plus largement, nous prévoyons des questionnaires. Nous sommes dans un processus de démocratie participative.
Propos recueillis par Marion Vallée
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