01/02/2011 - Disparition de Laetitia : la réaction de Philippe Boennec | |
Résumé : |
Synthèse de la réaction de Philippe Boënnec à propos du drame de Laëtitia (origine : www.philippeboennec.fr) Dimanche 8 février : Disparition de Laetitia ; S'il y a eu des manquements, ils ne peuvent rester sans réponses Face à l’horreur du drame qui continue de nous meurtrir, je veux dans un premier temps, saluer le remarquable travail des enquêteurs, les procureurs et la gendarmerie, saluer les moyens importants mis à disposition depuis la disparition de Laëtitia. Nous devons protéger la société de ces MONSTRES. Devant de tels actes de barbarie, police, juges, gouvernement, législateurs et autres professionnels doivent travailler ensemble. Devant un tel évènement, notre devoir est de rechercher ce qui n’a pas fonctionné. C’est normal. Le Président de la République est dans son rôle lorsqu’il demande une enquête d’inspection. C’est le contraire qui serait choquant. S’il y a eu des manquements, ils ne peuvent rester sans réponses. A ceux qui accusent le manque de moyens, je veux rappeler que le budget de la justice est chaque année en augmentation depuis 2007. Pour 2011, l’augmentation est de 4,15% avec la création de 550 emplois. C’est le seul budget en augmentation avec celui de l’enseignement supérieur. Des mesures concrètes sont dors et déjà en train d’être mises en place : le recours plus important au bracelet électronique, la création d’un office de suivi des délinquants sexuels et dangereux avec le rapprochement des différents services judiciaires. Pourquoi pas l’avis d’un jury populaire ? La justice repose sur la confiance et il n’y a pas de confiance sans responsabilité. Interrogé aujourd’hui par certaines réactions, je suggère que le juge autorisant la libération d’un détenu qui ensuite récidive par un fait d’une haute gravité reçoive la famille, les proches de la victime. Lundi 1er février : Disparition de Laetitia - Le président de la République reçoit la famille d'accueil Le Président de la République, choqué par les conditions qui ont entouré la disparition de Laetitia, a longuement reçu sa famille d'accueil ce lundi 1er février afin de leur témoigner son émotion et de faire un premier point sur les dysfonctionnements de la chaîne pénale dans cette affaire. Parfaitement informé des éléments du dossier, le Président de la République a souligné les défaillances judiciaires et policières dans le suivi des obligations auxquelles l'auteur présumé des faits était astreint. Qu'il s'agisse de l'absence de conseiller d'insertion et de probation, de la non priorisation des dossiers en fonction de la dangerosité des condamnés ou encore des plaintes visant l'intéressé depuis sa sortie de prison qui n'ont pas été instruites avec l'attention qu'auraient exigée les antécédents de la personne mise en cause. Je me suis par ailleurs étonné qu'un délinquant classé au fichier des délinquants sexuels puisse avoir été domicilié au centre social de la Ville de Nantes. Je n’accepte pas qu’un homme aussi dangereux que Tony Meilhon, condamné 15 fois, ait pu être laissé en liberté, sans un suivi réellement protecteur de la société. S'il y a eu fautes, elles doivent être sanctionnées. J'ai également fait part au Président de la République du nécessaire renforcement des obligations imposées aux délinquants sexuels et notamment la possibilité de les astreindre au port d'un bracelet électronique de façon définitive. Le Président s'est enfin engagé à nous recevoir à nouveau lorsque l'ensemble des éléments de l'enquête auront été réunis. Disparition de Laetitia : après l'émotion et le soutien affectif de la famille, il nous faudra agir et faire des propositions pour que l'Etat assure pleinement son role de protecteur des citoyens Avec les habitants de la région de Pornic nous sommes sous le choc et nous partageons la peine, l’angoisse des proches de Laetitia. Face à ce drame affreux, notre devoir est aujourd’hui de tout mettre en œuvre pour retrouver Laetitia et d’apporter à sa famille et à ses proches, tout le soutien possible pour les aider à surmonter cette terrible épreuve. Laetitia est dans notre cœur et l'ensemble de la représentation nationale comme le Gouvernement et le Président de la République, qui recevra sa famille d'accueil lundi, s'associent à leur douleur. Cependant de nombreuses interrogations doivent trouver des réponses. Je n’admets pas qu’un homme aussi dangereux que Tony Meilhon ait été laissé en liberté, sans un suivi réellement protecteur de la société. Comment un homme condamné à de multiples reprises et jugé comme dangereux et violent, y compris par son entourage et ses anciens avocats, pouvait être en liberté sans que les précautions nécessaires aient été prises pour empêcher la récidive ? Une enquête doit éclaircir toutes ces interrogations. Les responsables doivent être connus. Stigmatiser le manque de moyens humains me parait une réponse insuffisante, voire indécente. Quelle action politique mener maintenant ? Il nous faut dans le cadre législatif, réglementaire ou organisationnel trouver les moyens de protéger la population des récidivistes violeurs, violents ou prédateurs. Les lois du 25 février 2008, relative à la rétention de sûreté, et du 10 mars 2010, tendant à amoindrir le risque de récidive criminelle, ont renforcé la législation pénale afin de lutter contre la récidive des personnes dangereuses, mais leur champ d’application est très restrictif. Dans sa proposition de loi, Bernard Gérard, député-maire de Marcq-en-Barœul, qui dans sa ville a connu il y a peu de temps un drame de la récidive, propose d’élargir le cadre de ces lois et d’améliorer le dispositif de libération conditionnelle par une évaluation pluridisciplinaire et complète de la dangerosité des détenus libérés. Le débat parlementaire du mois de mai sur les jurys populaires sera un moment important pour traiter de ces questions. Le doute doit profiter à l’accusé pendant le jugement, mais le doute doit profiter à la société, aux citoyens lors de la libération d’un détenu classé comme dangereux. L’application des peines et la surveillance des personnes dangereuses posent question dans notre pays. Les bracelets électroniques ne sont pas encore suffisamment utilisés. Ils pourraient offrir une des réponses plus efficaces face à la récidive. Si nous ne voulons pas voir réapparaître le spectre du rétablissement de la peine de mort, il est indispensable que les récidivistes prédateurs, pervers, dangereux soient mieux surveillés, mieux suivis. Il faut d’abord privilégier la protection des citoyens, penser aux victimes potentielles. Une des responsabilités essentielles de l’Etat est d’assurer la protection des citoyens sous peine de voir les extrêmes ressurgir. Laëtitia est dans notre coeur "Dans ce drame, le premier temps doit être celui du recueillement, aux côtés de la famille et de tous les gens qui entourent Laëtitia, ses parents, sa famille d’accueil, sa sœur, ses amis. C’est notre devoir" rappelle Philippe Boënnec, très affecté par la disparition de la jeune Laëtitia. Puis viendra le temps de l’action réglementaire : il nous faut dans le cadre législatif trouver des réponses à nos interrogations sur les récidives, que les personnes dangereuses soient mieux surveillées, mieux suivies. L’Etat doit assurer la protection de ses citoyens ». La Ville de Pornic en accord avec la famille et la commune de la Bernerie en Retz organisera le samedi 29 janvier : - Un lieu de recueillement et de témoignages à l’ancienne chapelle de l’hôpital de Pornic à partir de 11 heures et pendant plusieurs jours. A la demande de la famille, toutes celles et ceux qui voudraient manifester leurs témoignages de solidarité pourront notamment déposer dans l’ancienne chapelle de l’hôpital « une fleur pour Laetitia ». Un registre sera également mis à la disposition du public. - Une marche blanche sera également organisée ce samedi 29 janvier à 14 heures au départ de la mairie de la Bernerie-en-Retz, et se rendra jusqu’à Pornic, à la Rogère, à l’endroit où a été retrouvé le scooter de la jeune fille. De plus, à l'occasion de son déplacement dans notre département mardi dernier, le Président de la République, très touché par le drame de la disparition de Laëtitia, avait annoncé qu'il recevrait les proches de la jeune fille à l'Elysée. La famille de Laëtitia sera reçue lundi prochain à 17h00 par Nicolas Sarkozy. Invité, en tant que Député-Maire de Pornic, je serai naturellement à leur côté, comme je le suis depuis qu'il doivent faire face à ce drame. |