Commentaire du 26/10/16 à 16:52 par cassandre |
| Bonjour madame Rabin, Comme j'ai plaisir à lire votre appel adressé à un migrant. J'ai cru lire du Victor Hugo. Oui, comme vous avez raison madame, Il s'agit d'êtres humains, peu importe leur origine, leur couleur, leur religion, il prétendent à une vie meilleure ces voyageurs égarés.. Tout est dit. Vous vous dites leur soeur cela leur fera chaud au coeur, ils en ont besoin. (s'ils vous lisent)
Comme vous j'ai ressenti cette boule à l'âme en constatant quotidiennement en d'autres lieux la misère , la détresse humaine qu'on se cache en refusant le regard de ces gens couchés à même le sol ou sur une grille de ventilation du métropolitain pour ne pas mourir de froid,serrant de près leur maigre baluchon plein de rien de valeur. On se sent envahi de gêne chaque fois qu'on ne peut éviter de les contourner; alors comme par réflexe d'amour propre en mal d'être, chacun dont moi, accélère le pas afin de se libérer de cette culpabilité inavouée qu'on s'empresse de se chasser de l'esprit. Tout le monde n'est pas soeur Térésa , Saint-Martin n'a donné que la moitié de son manteau, combien de manteaux faudra-t-il?
Oui, comme vous avez raison madame, ces migrants sont des êtres humains, peu importe leur origine, leur couleur, leur religion.. mais les miens, voyez-vous madame, ces paumés de la vie dont je ne me suis jamais inquiété de l'appartenance et obédience, pour ces centaines de milliers d'errants croisés durant ma vie, j'ai également éprouvé cette compassion; durant des années je me suis senti quelque part responsable , un peu lâche, égoïste ..
Oui, Durant des années voyez-vous , en quittant mon travail le soir et m'engouffrant dans la station de métro 'Saint-Lazare' dans le 8 ème arrondissement de Paris, chic arrondissement, j'enjambais des pauvres erres. Je me souviens, je tendais une ou deux cigarettes et la pochette d'allumettes à un clochard, toujours le même, qui attendait impatient de me voir l'approcher; je lui accordais parfois quelques minutes au cours desquelles ils me racontait le pourquoi de sa descente en enfer. j'aurais voulu pouvoir l'aider, lui offrir mon aide, le sortit de ces ténèbres mais cela m'aurait été impossible, j'étais père de famille. J'avais mes soucis... Tout est dit.
A Pornic, aujourd'hui, je connais des personnes âgées qui ne prennent jamais le caddy pour faire leurs courses dans les grandes surfaces, un sac à main leur suffirait ... Là encore nous ne remarquons rien ou nous n'y pouvons mais.
Quelle belle marque sincère d'amour et d'affection vous offrez à vos protégés ; comme j'aimerais qu'on n'oubliât pas les autres, ceux qui meurent ou mourront en silence et l'abandon de tous.
Je remercie ô combien les associations caritatives qui se dévouent pour améliorer le sort de ces perdus pour la société .Chapeau, quelle que soit encore une fois leur obédience...... et tout et tout. Je cotise, je cotise à maintes associations, y compris pour mes amis les bêtes que je n'oublie pas, j'espère qu'un jour ... que je ne connaîtrai pas.
Commentaire n° 8044 | |
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