En cause, la vente d’une propriété rue des Mousseaux. La maison de 70m2 sur son terrain d’environ 1.000m2 aurait été vendue par une agence immobilière pornicaise, comme l’indique le panneau sur le portail. Rien de plus classique en apparence mais voilà, cette propriété privée accueille “un joyau de notre patrimoine”, dit Patrice Morette-Bourny, président d’Amer : “Le Tumulus des Trois squelettes.”
Accessible au public
Découvert en 1838 et fouillé par le baron de Wismes en 1876, ce tumulus, de 126m de circonférence, est composé de six dolmens dont trois sont visibles : le dolmen de La Croix, celui des Trois squelettes, celui d’en face le Moulin. Ce vestige néolithique fait partie du grand ensemble de la nécropole de la Motte, classé Monument historique en1889. Ce qui inquiète l’association Amer, c’est que le public ne puisse plus accéder à ce site. Elle voyait dans cette vente l’occasion qu’une collectivité préempte cette propriété.
“Nous avons écrit plusieurs courriers au maire de Pornic pour signaler que cette maison était en vente. Notre rôle, en tant qu’association, est de signaler, souligne Patrice Morette-Bourny. La ville est déjà propriétaire du tumulus des Mousseaux. Le site des Trois squelettes fait partie du même ensemble. Et il reste encore des fouilles à faire…”
Comparé à Stonehenge
D’autant plus que ” ce tumulus des Trois squelettes est exceptionnel ! affirme Serge Regnault, scientifique spécialiste de la Préhistoire au Muséum de Nantes. Cet ensemble en milieu urbain est unique et extraordinaire.” Déjà, parce que les dolmens sont disposés en cercle.
Et puis, lors d’une visite le 24 février avec le propriétaire de l’époque, l’association a découvert, à l’intérieur du cercle, “un bloc de grès allongé. Peut-être une pierre sommitale d’un monument à explorer ?” “Le fait qu’un monument ne soit pas encore fouillé, c’est extraordinaire, souligne Serge Regnault. Ce site est unique dans la région, peut-être unique en France !”
Pour dire, “un groupe d’archéologues anglais, une référence en archéologie, est venu visiter les Mousseaux et a comparé ce site au fameux Stonehenge”. “
“Si Saint-Brevin l’a fait, pourquoi pas Pornic?”
L’association s’interroge donc sur le devenir de ce patrimoine “si extraordinaire”. Et propose : “La maison, rue des Mousseaux, n’a aucune valeur patrimoniale. Pourquoi ne pas la transformer en salle de médiation ? Cette valorisation du site peut avoir un retour sur investissement à long terme.” Pour l’association, il est possible de préserver ces sites dans le domaine public.
Le président compare : “Le dolmen du Prédaire a été racheté en 2001 par le Conseil général et le conservatoire du littoral (dans le cadre de la loi littoral). La ville de Saint-Brevin, qui possède plus de sites que Pornic, a classé et acheté la totalité de ses sites. Si St-Brevin y arrive, pourquoi pas Pornic ?”
Marion Vallée
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