01/08/2013 - Marais breton : les espèces invasives s'exposent | |
(source photo : Le Courrier du Pays de Retz) Seul moyen de lutte contre la jussie : l'arrachage à la main (photo d'archives)Seul moyen de lutte contre la jussie : l'arrachage à la main (photo d'archives) |
Résumé :
La jussie asphyxie le marais. Le baccharis colonise les marais salants. L’herbe de la pampa supplante les espèces locales. Les ragondins en creusant des galeries détruisent les berges. L’écrevisse de Louisiane dévore la végétation aquatique et s’attaque aux larves. Et la liste n’est pas exhaustive. Toutes ces espèces mettent en danger la biodiversité dans le marais. Et pourtant, elles ont été introduites par l’homme, “par méconnaissance de leurs impacts sur notre environnement” note Noël Faucher, président de l’ADBVBB (1). C’est pourquoi, en partenariat avec le SMGEMB, cette association met en place une exposition d’information sur ces espèces invasives. Itinérante dans la baie de Bourgneuf, elle a démarré au Perrier et sera visible jusqu’au 17 novembre, où elle terminera sa tournée à Chauvé. Pourquoi Le Perrier ? “Parce que c’est l’une des communes les plus impactées” déclare son maire, Rosiane Godefroy. Sans arrachage, la jussie reprend ses droits “Quand on va acheter une plante, il faut être vigilant car la propagation peut être très rapide”. La nature, sous ses beaux atours, peut être dévastatrice. La jussie se présente sous la forme d’une jolie fleur jaune. Cette plante, destinée aux aquariums mais aujourd’hui interdite à la vente, prolifère dans une eau peu profonde, parce qu’elle est plus chaude, empêchant sa libre circulation. “Le Perrier a été la première commune touchée, en 1997. Au départ, nous n’y avons pas prêté attention. Aujourd’hui, plus de 200km de fossés et étiers sont touchés. À Sallertaine, très peu. À Bois de Cené et Châteauneuf, elle n’a pas été présente pendant dix ans, et depuis peu, arrivant du marais de Machecoul, elle double de surface chaque année” constate Denis Crochet, président du SMGEMB. “On s’attache à la sauvegarde du réseau primaire et secondaire. La seule méthode, c’est l’arrachage manuel”, un travail très pénible. “Nous essayons également de poser des grilles. Le risque, c’est la disparition de la vie aquatique des fossés. Nous encourageons le curage auprès des agriculteurs”. En cinq-six ans, une centaine de fossés ont été curés, “mais quand on y retourne aujourd’hui, la jussie y a repris ses droits. C’est la plante qui nous pose le plus de problème”. Ragondins : “à peine régulés” Pour la faune, la menace principale vient du ragondin. “En deux ans, un couple a 90 descendants. En cinq ans, 250.000. Ils se reproduisent plus vite que les piégeurs” note Michel Deriez, président du comité de pilotage de Natura 2000. “Les efforts des piégeurs nous permettent à peine de réguler leur multiplication. C’est une catastrophe pour les berges des étiers, sans compter la maladie de la leptospirose” précise Noël Faucher. “Nous avons eu peur du plan de réintroduction du vison d’Europe dans le marais mais le marais breton ne serait finalement pas concerné” ajoute Denis Crochet. Manque de moyens Sans ce travail titanesque, “ce marais créé par l’homme pourrait devenir un marécage. Il faut qu’on nous donne les moyens financiers et réglementaires de le faire” appuie Rosiane Godefroy. Plusieurs millions d’euros sont consacrés rien que dans la lutte contre les plantes invasives. La protection des berges représente des coûts énormes. De son côté, l’ADBVBB sensibilise le ministère pour que des espèces soient inscrites sur une liste d’invasives. Le baccharis n’est pas interdit à la vente. “Ce sont les collectivités qui portent cette action, avec les gens du territoire. Il serait peut être bon que les écologistes nous aident” estime Michel Deriez. Outre la protection du milieu naturel et de sa biodiversité, c’est aussi l’économie touristique qui est en jeu. “Comme ça se fait ailleurs”, propose Denis Crochet, “on pourrait peut être encourager les touristes à pécher l’écrevisse de Louisiane ?” Magali Dupont Utile – Jusqu’au 21/07 Le Perrier (espace culturel). Du 29/07 au 16/08 : La Guérinière (mairie). Du 23 au 27/09 Le Perrier (espace culturel). Dimanche 29/09 Beauvoir sur Mer (Vélocéane). Visible également à Saint-Michel Chef Chef (mairie)du 19/08 au 1/09 et à Chauvé (mairie) du 1er au 17/11. (1) : Association pour le développement du bassin-versant de la baie Bourgneuf. (2) : Syndicat mixte de gestion écologique du marais breton. La jussie asphyxie le marais. Le baccharis colonise les marais salants. L’herbe de la pampa supplante les espèces locales. Les ragondins en creusant des galeries détruisent les berges. L’écrevisse de Louisiane dévore la végétation aquatique et s’attaque aux larves. Et la liste n’est pas exhaustive. Toutes ces espèces mettent en danger la biodiversité dans le marais. Et pourtant, elles ont été introduites par l’homme, “par méconnaissance de leurs impacts sur notre environnement” note Noël Faucher, président de l’ADBVBB (1). C’est pourquoi, en partenariat avec le SMGEMB, cette association met en place une exposition d’information sur ces espèces invasives. Itinérante dans la baie de Bourgneuf, elle a démarré au Perrier et sera visible jusqu’au 17 novembre, où elle terminera sa tournée à Chauvé. Pourquoi Le Perrier ? “Parce que c’est l’une des communes les plus impactées” déclare son maire, Rosiane Godefroy. Sans arrachage, la jussie reprend ses droits “Quand on va acheter une plante, il faut être vigilant car la propagation peut être très rapide”. La nature, sous ses beaux atours, peut être dévastatrice. La jussie se présente sous la forme d’une jolie fleur jaune. Cette plante, destinée aux aquariums mais aujourd’hui interdite à la vente, prolifère dans une eau peu profonde, parce qu’elle est plus chaude, empêchant sa libre circulation. “Le Perrier a été la première commune touchée, en 1997. Au départ, nous n’y avons pas prêté attention. Aujourd’hui, plus de 200km de fossés et étiers sont touchés. À Sallertaine, très peu. À Bois de Cené et Châteauneuf, elle n’a pas été présente pendant dix ans, et depuis peu, arrivant du marais de Machecoul, elle double de surface chaque année” constate Denis Crochet, président du SMGEMB. “On s’attache à la sauvegarde du réseau primaire et secondaire. La seule méthode, c’est l’arrachage manuel”, un travail très pénible. “Nous essayons également de poser des grilles. Le risque, c’est la disparition de la vie aquatique des fossés. Nous encourageons le curage auprès des agriculteurs”. En cinq-six ans, une centaine de fossés ont été curés, “mais quand on y retourne aujourd’hui, la jussie y a repris ses droits. C’est la plante qui nous pose le plus de problème”. Ragondins : “à peine régulés” Pour la faune, la menace principale vient du ragondin. “En deux ans, un couple a 90 descendants. En cinq ans, 250.000. Ils se reproduisent plus vite que les piégeurs” note Michel Deriez, président du comité de pilotage de Natura 2000. “Les efforts des piégeurs nous permettent à peine de réguler leur multiplication. C’est une catastrophe pour les berges des étiers, sans compter la maladie de la leptospirose” précise Noël Faucher. “Nous avons eu peur du plan de réintroduction du vison d’Europe dans le marais mais le marais breton ne serait finalement pas concerné” ajoute Denis Crochet. Manque de moyens Sans ce travail titanesque, “ce marais créé par l’homme pourrait devenir un marécage. Il faut qu’on nous donne les moyens financiers et réglementaires de le faire” appuie Rosiane Godefroy. Plusieurs millions d’euros sont consacrés rien que dans la lutte contre les plantes invasives. La protection des berges représente des coûts énormes. De son côté, l’ADBVBB sensibilise le ministère pour que des espèces soient inscrites sur une liste d’invasives. Le baccharis n’est pas interdit à la vente. “Ce sont les collectivités qui portent cette action, avec les gens du territoire. Il serait peut être bon que les écologistes nous aident” estime Michel Deriez. Outre la protection du milieu naturel et de sa biodiversité, c’est aussi l’économie touristique qui est en jeu. “Comme ça se fait ailleurs”, propose Denis Crochet, “on pourrait peut être encourager les touristes à pécher l’écrevisse de Louisiane ?” Magali Dupont Utile – Jusqu’au 21/07 Le Perrier (espace culturel). Du 29/07 au 16/08 : La Guérinière (mairie). Du 23 au 27/09 Le Perrier (espace culturel). Dimanche 29/09 Beauvoir sur Mer (Vélocéane). Visible également à Saint-Michel Chef Chef (mairie)du 19/08 au 1/09 et à Chauvé (mairie) du 1er au 17/11. (1) : Association pour le développement du bassin-versant de la baie Bourgneuf. (2) : Syndicat mixte de gestion écologique du marais breton. La consultation de cet article nécessite l'ouverture d'une nouvelle fenêtre : |